Togo : Un trafiquant d’ivoire arrêté avec 2 défenses d’éléphant
©Newsoftogo-(Lomé, le 14 juin 2024)-Au Togo, un présumé trafiquant a été arrêté le 11 juin 2024 à Lomé en flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de deux (2) défenses d’éléphant. Le suspect, nommé Rasmane Dialga a été déféré à la prison civile de Lomé. Cette arrestation a été rendue possible grâce aux agents de l’Office central de répression du trafic illicite de drogue et du blanchiment (OCRTIDB), soutenus par le ministère de l’environnement et des ressources forestières en collaboration avec EAGLE-Togo. Devant le Procureur, il a reconnu les faits et risque une peine de prison allant d’un à cinq ans et une amende de un (1) million à cinquante (50) millions de francs CFA.
Le présumé trafiquant, un fonctionnaire burkinabè, a quitté son pays avec les deux défenses d’éléphant dissimulées dans son sac de voyage, recouvertes par ses vêtements. Il a traversé la frontière nord du Togo et parcouru la distance de Cinkassé à Lomé à bord d’un bus de transport en commun. Il gérait habituellement ses affaires illégales en dehors du territoire burkinabé avec la complicité de son supérieur hiérarchique, qui bénéficiait des profits en retour. Initialement, il a nié les faits, mais a ensuite admis qu’il était venu pour vendre les défenses d’éléphant.
La lutte contre le braconnage des éléphants fait partie des compétences des autorités qui ont ratifié des textes nationaux et internationaux sur la protection des espèces protégées. Elles ont également mis en place des services dédiés à la protection de la faune et de la flore sauvages, pour lutter efficacement contre le commerce international d’ivoire.
Selon Darius Tcheyi, coordinateur national d’EAGLE-Togo, les espèces comme l’éléphant, le rhinocéros, les grands félins et les primates sont très rares et menacées de disparition rapide. « Ces espèces ou leurs produits sont donc intouchables selon la loi. Ceux qui se feront prendre sur le territoire togolais ou ailleurs seront toujours poursuivis pénalement avec des condamnations sévères », a-t-il souligné. Il a ajouté que cette arrestation témoigne des méthodes de camouflage sophistiquées utilisées par les trafiquants pour faire passer des produits illicites de faune aux frontières sans être inquiétés.
Le braconnage des éléphants et le trafic international d’ivoire menacent gravement l’existence de cette espèce animale remarquable. D’un point de vue écologique, la disparition massive des éléphants modifie la dynamique écologique, change la composition des espèces et a des répercussions sur les pratiques d’élevage dans de vastes zones. Bien que le commerce international de l’ivoire soit illégal depuis 1989, les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître.
Chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leur ivoire, soit entre 50 à 80 individus par jour, réduisant leur nombre à environ 415 000 en Afrique, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).