
Le kick-boxing prend peu à peu ses marques au Sénégal, porté par les exploits de champions comme Mouhamed Tafsir Ba, qui a remporté fin septembre dernier le premier titre mondial de l’histoire du pays dans cette discipline. Chez les femmes, Ndeye Khady Diallo a décroché la médaille d’argent pour la deuxième fois consécutive en catégorie poids légers (-60 kg). Ces succès mettent en lumière un sport qui, bien que présent au Sénégal depuis une trentaine d’années, continue de se développer malgré des ressources limitées.
Un sport en plein essor grâce à des passionnés
Le kick-boxing sénégalais repose sur des passionnés qui, comme l’entraîneur national Phamora Touré, investissent leur temps et leurs efforts malgré le manque d’infrastructures.
Touré, lui-même ancien champion d’Afrique et inspiré par l’acteur belge Jean-Claude Van Damme, fait partie des pionniers du sport dans le pays. Ses entraînements ont lieu dans une salle rudimentaire au sein d’une caserne militaire, où il forme les futurs champions et leur transmet ses connaissances.
Une discipline qui séduit de plus en plus d’adeptes
Sous la direction de Yakhya Diop, président de la Fédération sénégalaise de kick-boxing, le nombre de pratiquants a triplé depuis 2022, atteignant près de 6 000 membres répartis dans une cinquantaine de clubs. Ce boom témoigne de l’attrait croissant pour cette discipline, notamment parmi les jeunes issus de quartiers populaires.
Le parcours impressionnant de Mouhamed Tafsir Ba
En moins de trois ans, Mouhamed Tafsir Ba, originaire d’un quartier modeste de Dakar, est passé d’aspirant champion de boxe anglaise à champion du monde de kick-boxing.
Découvert par son entraîneur lors d’une compétition, Ba a rapidement développé son potentiel, se forgeant un chemin vers les sommets grâce à une détermination sans faille. Ce jeune homme de 23 ans, qui rêvait autrefois d’émigrer, voit désormais l’avenir au Sénégal et ambitionne de devenir une légende des sports de combat.
Des défis financiers persistants
Bien que populaire, le kick-boxing au Sénégal souffre d’un manque criant de moyens. La fédération fonctionne avec un budget annuel de moins de 2 000 euros, contraignant dirigeants et athlètes à financer eux-mêmes leurs déplacements et leur matériel.
Les blessures constituent également un obstacle majeur, les soins étant coûteux et rarement remboursés. En réponse, la fédération a réduit le coût des licences pour attirer des pratiquants des milieux modestes, espérant qu’une meilleure visibilité attirera des sponsors et contribuera à créer un centre de haute performance.
Une source d’inspiration pour la jeunesse
Malgré les difficultés, le parcours des champions sénégalais motive de jeunes passionnés comme Amadou Keïta, 12 ans, qui rêve de suivre les traces de ses idoles. En les observant s’entraîner et persévérer, la jeune génération voit qu’avec de la détermination, elle peut également atteindre les sommets.
Ainsi, le kick-boxing au Sénégal, porté par des athlètes ambitieux et des bénévoles passionnés, s’impose peu à peu comme un pilier des sports de combat, offrant des perspectives d’avenir aux jeunes talents et renforçant l’image du pays dans le monde du sport.