©Newsoftogo-(Lomé, le 02 décembre 2024)-Un mouvement de foule meurtrier a éclaté le dimanche 1er décembre 2024 à N’Zérékoré, dans le sud-est de la Guinée. C’est à l’occasion de la finale du tournoi de football « Général Mamadi Doumbouya ». L’événement, censé célébrer l’unité et le sport, s’est transformé en chaos, faisant de nombreuses victimes.
Une finale sous tension
Le stade de N’Zérékoré était comble, accueillant des milliers de supporters venus assister à la rencontre entre l’équipe locale et celle de Labé. La présence de membres du gouvernement témoignait de l’importance accordée à ce tournoi, perçu comme un vecteur de cohésion sociale dans un pays en pleine transition.
Cependant, l’atmosphère festive a viré au drame lorsque, dans les dernières minutes de jeu, un penalty controversé a été accordé à l’équipe de N’Zérékoré. Les joueurs et supporters de Labé ont vivement contesté la décision, entraînant une échauffourée générale. La tension a culminé lorsque des forces de l’ordre, déployées pour sécuriser l’événement, ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Ce geste a provoqué un mouvement de panique, exacerbant la situation dans un stade où la seule issue était rapidement saturée.
Un lourd bilan humain
Les images et vidéos relayées sur les réseaux sociaux témoignent de l’ampleur de la tragédie : de nombreux corps sans vie gisent sur la pelouse et dans les couloirs de l’hôpital régional. Selon des sources médicales, plusieurs décès ont été confirmés, tandis que des dizaines de blessés sont pris en charge. Les autorités locales craignent un bilan encore plus lourd dans les heures à venir.
Des conséquences politiques et sociales
Le tournoi « Général Mamadi Doumbouya », organisé depuis mi-septembre dans plusieurs provinces, avait pour objectif affiché de promouvoir la paix et le sport. Cependant, pour certains détracteurs, ces événements visaient également à renforcer la popularité du chef de la junte en vue d’une éventuelle candidature à la présidentielle.
Face à la tragédie, le Premier ministre de transition, Bah Oury, a réagi sur X (anciennement Twitter), exprimant la consternation du gouvernement : « Les autorités déplorent les incidents survenus lors du match et confirment qu’il y a des victimes. Les autorités locales travaillent d’arrache-pied pour ramener le calme. » Il a également appelé les leaders communautaires à jouer un rôle actif dans la restauration de la quiétude sociale.
Une remise en question nécessaire
Ce drame met en lumière les défis liés à l’organisation d’événements de grande envergure en Guinée, notamment en termes de sécurité et de gestion des foules. Tandis que le pays tente de tourner la page de crises récentes, ce type d’incident risque de raviver les tensions sociales et politiques.
Les regards sont désormais tournés vers les autorités de transition, qui devront tirer les leçons de cette tragédie pour éviter que de tels drames ne se reproduisent à l’avenir.