
©Newsoftogo-(Lomé, le 2024)-Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) a lancé, ce mardi 10 décembre 2024 à Lomé, un atelier national d’échanges et de renforcement des capacités sur les réparations mémorielles. Cette rencontre mobilise des acteurs clés des institutions républicaines, des départements ministériels et de la société civile, dans l’objectif de promouvoir une compréhension commune et une adhésion nationale à ce volet crucial du programme de réparation.
Pendant trois (3) jours, les participants examineront les liens complexes entre l’Histoire, en tant que discipline scientifique, et la Mémoire, expression sociale et politique du passé. L’atelier permettra d’approfondir la compréhension de la place de la mémoire dans la reconstruction des sociétés marquées par des violences et des violations des droits humains. Les débats porteront également sur les défis liés à l’élaboration et à la mise en œuvre des lois sur les réparations mémorielles.
Le cas spécifique du Togo sera au centre des échanges. Les participants exploreront les enjeux et défis des réparations mémorielles en lien avec les textes régissant le pays et proposeront des pistes pour définir les rôles des différents acteurs impliqués dans ce processus.
Les recommandations de la CVJR au cœur des discussions
Parmi les mesures proposées par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), figurent :
La recommandation N°43, qui préconise le rebaptisme des rues et places publiques au nom des victimes pour ancrer dans la mémoire collective l’engagement à ne plus reproduire les actes douloureux du passé.
La recommandation N°46, qui appelle à rendre hommage à des personnalités ayant occupé des fonctions importantes et contribué à la nation.
D’autres initiatives incluent l’érection de monuments et de stèles en mémoire des victimes, ainsi que l’organisation de commémorations des grands événements marquants de l’histoire nationale et des personnalités clés.
Des défis à relever pour des réparations effectives
Pour Awa Nana Daboya, présidente du HCRRUN, cet atelier se justifie par des défis majeurs notamment l’identification des victimes et personnalités à honorer, le choix des événements et dates à commémorer et la valorisation des figures historiques dont les œuvres peuvent inspirer la postérité.
Elle a invité les Togolais à contribuer activement à cette démarche, afin de bâtir une mémoire collective apaisée et porteuse d’espoir. « Ce cadre d’échanges est une opportunité pour inventer des approches crédibles et inclusives, capables de rassembler les Togolais autour d’une mémoire partagée et orientée vers un avenir harmonieux », a-t-elle affirmé.
Un soutien politique affirmé
Le ministre de la Justice et de la Législation, Mimpab Nahm Tchougli, a rappelé que les réparations mémorielles ne sont pas une invention du HCRRUN, mais s’inscrivent dans une démarche politique globale voulue par le Président Faure Gnassingbé. Ce processus ambitionne de consolider les bases de la réconciliation et de l’unité nationales, héritées des précédents dirigeants.
Il a réitéré l’engagement du chef de l’État à soutenir le HCRRUN dans l’achèvement de son programme, témoignant ainsi de sa volonté de bâtir un Togo réconcilié et uni.
Cet atelier marque une étape essentielle dans le processus de réparation et constitue une opportunité pour le pays de progresser vers une gestion inclusive et apaisée de son héritage mémoriel.