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Cameroun : grève des avocats contre les abus des forces de l’ordre

©Newsoftogo-(Lomé, le 5 mars 2025)-Depuis le mercredi 5 mars 2025, les avocats camerounais ont décidé de suspendre leurs activités et de délaisser les tribunaux pour une durée de trois jours. À l’origine de ce mouvement de protestation : les violences et abus dont ils se disent victimes de la part des forces de l’ordre, sous le regard indifférent des autorités.

Un ras-le-bol déclenché par une vidéo choquante

Cette grève a été déclenchée après la diffusion, début mars, d’une vidéo sur les réseaux sociaux montrant un avocat molesté par des agents des forces de l’ordre. Un traitement jugé intolérable par la profession, d’autant plus que ce cas s’ajoute à une série d’exactions récentes.

« Ces derniers temps, les avocats sont de plus en plus maltraités, molestés, menottés et soumis aux traitements les plus dégradants, dénonce le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, Me Mbah Eric Mbah. Même dans les unités de police et de gendarmerie, les conditions de détention et les traitements infligés aux avocats sont alarmants. La question que nous nous posons est la suivante : si les avocats eux-mêmes sont traités de cette manière, qu’en est-il du citoyen ordinaire ? »

Une mobilisation pour un changement immédiat

Durant ces 72 heures de débrayage, les avocats ont suspendu le port de la robe noire et ont boycotté les audiences sur l’ensemble du territoire national.

« Après ces trois jours, nous reprendrons le travail, en espérant que notre message aura été entendu et que des mesures concrètes seront prises pour améliorer la situation, confie Me Mbah Eric Mbah. Nous restons optimistes : le ministère de la Défense m’a déjà contacté pour comprendre l’ampleur du problème. Nous avons entamé des discussions avec la gendarmerie, et nous espérons que la police suivra également ».

À l’issue de cette mobilisation, les avocats camerounais espèrent obtenir des garanties quant à leur sécurité et voir leur profession traitée avec plus d’égards par les autorités.

Ce mouvement, qu’ils considèrent comme une plaidoirie symbolique, vise à interpeller le gouvernement sur l’urgence de protéger l’exercice du métier d’avocat et, au-delà, de préserver l’État de droit.

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