
©Newsoftogo-(Lomé, le 7 mars 2025)-Dans le Grand-Lomé, un phénomène vestimentaire suscite l’attention des populations. De nombreuses jeunes femmes, principalement célibataires, qu’elles soient conductrices ou passagères de motos, laissent « volontairement » entrevoir leurs sous-vêtements sous leurs robes ou jupes en pleine circulation. Observé principalement sur les grandes artères de la capitale, ce comportement vestimentaire interroge et suscite des réactions diverses au sein de la société.
Une singularité vestimentaire propre à Lomé
Comparée à d’autres villes du pays comme Tsévié, Notsè, Kpalimé, Atakpamé, Anié, Sokodé, Kara ou Dapaong, Lomé se distingue par une mode vestimentaire plus audacieuse, souvent influencée par des tendances étrangères.
Alors que dans les localités de l’intérieur, les tenues demeurent plus conservatrices, la capitale et ses environs se caractérisent par une plus grande liberté vestimentaire.
Les jeunes femmes y privilégient robes et jupes courtes, une tendance qui, combinée à l’usage répandu de la moto comme principal moyen de transport, expose parfois « volontairement » certaines parties du corps.
Entre liberté vestimentaire et choc des perceptions
Ce phénomène divise l’opinion publique. Pour certains, il traduit une évolution des mœurs et une émancipation vestimentaire assumée.
« Nous sommes au XXIᵉ siècle, en 2025 précisément, et chacun doit pouvoir s’habiller selon ses préférences », affirme Mireille, étudiante en anglais à l’Université de Lomé.
D’autres y voient l’influence de la mondialisation et un relâchement des normes sociales autrefois en vigueur. « À mon époque, il était inconcevable de sortir en public avec une robe aussi courte qui, en circulation, laisse entrevoir non seulement les sous-vêtements, mais aussi les cuisses », témoigne Da Ayélé, commerçante au Grand Marché d’Adawlato.
Les plus critiques dénoncent un manque de pudeur et s’inquiètent des distractions que cela peut engendrer, notamment pour les conducteurs. « Une jeune femme en mini-jupe ou en robe courte assise à l’arrière d’une moto peut attirer l’attention des usagers de la route, ce qui représente un risque non négligeable », explique M. Kokou, conducteur de taxi-moto à Lomé.
Une question de sécurité routière
Au-delà du débat moral, cette situation soulève des préoccupations en matière de sécurité routière. Certains automobilistes et conducteurs de motos reconnaissent que ces tenues peuvent détourner leur attention et accroître le risque d’accidents.
« Une fois, j’ai failli heurter un piéton parce que mon regard a été attiré par une scène similaire », confie un chauffeur de taxi.
D’autres estiment que ce phénomène met en évidence un manque de sensibilisation à la sécurité en circulation. « Beaucoup de jeunes filles montent sur les motos sans considérer l’impact de leur tenue vestimentaire, alors qu’en circulation, tout peut arriver », souligne un agent de la sécurité routière sous couvert d’anonymat.
Face à ces constats, certaines associations féminines ont initié des campagnes de sensibilisation pour encourager les jeunes filles à adapter leurs tenues lorsqu’elles empruntent des engins à deux roues.
Si pour certains, ce phénomène reflète une évolution sociale inévitable, d’autres estiment qu’il pose un véritable problème de sécurité routière.
La question reste ouverte : faut-il adapter son style vestimentaire aux réalités du transport urbain ou défendre une liberté vestimentaire totale, quelles qu’en soient les conséquences ?